dimanche 24 août 2014

Tarte Tatin à la Bretonne

Recevant une collègue américaine de Dômeu à dîner un samedi soir, nous avions le temps de cuisiner un peu, et aussi la motivation pour faire quelque chose de chez nous. Dômeu a d'abord pensé à des crêpes, ce que je ne trouvais pas de saison, et puis j'ai eu l'idée d'une tarte Tatin comme défi sucré à relever, précédée d'un plat salade-crudités-pita-sauces demandant seulement la visite des étals correspondants du marché. 

Dômeu s'est laissé convaincre sans souci, parce qu'il trouvait l'idée de la tarte originale. Si mon mari trouve les classiques de la pâtisserie française originaux, nous sommes à mon humble avis tombés bien bas et perdrons bientôt nos passeports. Cela dit, maintenant, le classique, nous le maîtrisons, et nous allons nous la péter de ce pas.


 An apple a day keeps the doctor away. Non ?


Nous avons plus ou moins suivi la recette de Ginette Mathiot qui dit depuis 1932 "Je sais cuisiner". Malgré plusieurs nouvelles éditions, dans sa recette de pâte brisée elle suggère de faire des économies en mettant moins de beurre tout en précisant que la pâte serait moins savoureuse. A la place du bouquin, j'éviterais ce genre de suggestions, j'aurais en effet peur de me faire brûler par Dômeu


En vrai, j'ai bien utilisé 250g de farine, complète parce que le paquet était ouvert mais tamisée donc plus tant que ça complète dans notre fait-tout, et 125g de beurre, un peu plus même, remplaçant par du beurre fondu le petit peu d'huile suggéré. Dômeu a dosé la pincée de sel, mes pincées de sel ressemblant trop souvent à des pincées de Polly Pockets - je me demande en fait si les Polly Pockets ont des doigts. J'ai préparé un petit peu d'eau à côté et me suis mise à malaxer la farine avec le beurre coupé en morceaux. Là, vraiment, il faut avoir confiance, comme pour la pâte sablée. Oui, la pâte finit par s'unir, et si on pétrit longtemps la pâte mouillée par son mari qui a encore des doigts propres pour saisir un verre, elle n'est plus collante à la fin, mais seulement souple. Magique. Nous avons ensuite laissé reposer la pâte quelques heures sous le pot de notre cafetière. Ginette conseillait un bol mais les nôtres étaient trop petits, or je ne voulais pas écraser la boule de pâte, et j'étais bien contente de pouvoir l'admirer en transparence.


Après un petit tour en ville, j'ai coupé 4 pommes en morceaux. Ginette demande 500g je crois, 4 pommes ça faisait un peu plus. J'aurais ptêt dû économiser à cette étape-là ?


Dômeu aurait bien aimé s'occuper d'étaler la pâte, étant donné que ça n'est pas dans mes talents ou désirs de faire une étape aussi délicate, mais le rouleau à pâtisserie était seulement à la taille du chat qu'il avait reçu en cadeau pour sa thèse.


Nous avons donc laissé faire le chat en lui demandant de ne pas foutre ses poils partout, surtout que Dômeu y est allergique.


Aparté : si, si, un chat est en rapport avec la Bretagne.


Légende de la photo : Mam Goudig a mangé trop de pruneaux.


Pendant ce temps, Dômeu a utilisé ma ruse de sioux pour ne pas avoir à faire du caramel nous-même et aussi pour ajouter une note bretonne à la recette : il a fait fondre du Salidou pour en tapisser le fond du moule. En effet, une tarte Tatin demande du caramel au fond du moule - en quantité définie au pifomètre de Dômeu alors je ne peux pas vous renseigner. 



Les morceaux de pommes ont ensuite atteri sur le caramel, accompagnées de beurre (tout est dans la modération) et de sucre roux, ainsi que de cannelle, astuce chipée ici. J'ai trouvé la recette en googlant "Tarte Tatin Salidou" afin de vérifier que l'idée n'était pas folle. Cela dit, je n'ai jamais trouvé des avertissements du ministère de la santé publique même en googlant "Couscous à l'ananas" ou "Soupe au pesto" - mais Damien n'a jamais voulu de soupe au pesto.


Après cela, le chat a recouvert la préparation avec sa pâte bien étalée en la faisant rentrer sur les côtés. Merci bestiole. Nous avons mis la chose dans un plat à tarte parce que nous ne savions pas ce qu'était une tourtière à font plat comme le conseillait Ginette.

Dômeu a repris la main, mettant la belle tarte au four préchauffé à 180°C pour une demi-heure. Notre invitée est arrivée entre-temps, et en allant chercher des trucs en cuisine j'ai remarqué que le caramel était en ébullition ce qui nous a décidés à éteindre le four, comme la pâte semblait bien cuite. J'étais d'avis de retourner la tarte tout de suite, Dômeu non. J'avais peur que le caramel durcisse au fond du plat et ne se déverse donc pas sur les pommes quand nous retournerions enfin la préparation. Enfin, "nous"... C'est pas moi qui me charge des étapes délicates, quand même. 

Finalement, quand Dômeu est allé en cuisine chercher la tarte pour le dessert, il a pu nous prouver à tous les trois et d'une que nous avions bien pigé la recette de Ginette et de deux que sa stratégie d'attente avait fonctionné.


Tatatata ! Enfin... Tatatatin !


Cette deuxième photo ne fait pas honneur à la pâtisserie. Notre invitée s'est autant régalée que nous. Nous n'étions pas peu fiers de lui avoir fait découvrir une part de notre patrimoine créé par des homonymes des princesses de Monaco. Pendant ce temps, le chat dormait alors nous avons mangé sa part aussi. Il se vengera sur les mouches qui énervent Dômeu, ainsi va la vie.

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