mercredi 11 juin 2014

Sport ist gesund (le sport est bon pour la santé)



Dômeu n'aime pas trop la manière dont je le réveille souvent en revenant de la piscine le week-end, pas à cause de l'horaire validé la veille, mais de mon état de surexcitation qui l'agresse légèrement. 

 Mais ce week-end, heureusement, je l'ai réveillé de manière innovante...


Hé oui, Dômeu a eu un appel agréable de ma part, à savoir "Dis mon chéri d'amour pour toujours est-ce que tu peux commencer à te réveiller ? Je sors de la piscine, j'ai un bobo qui a saigné à la tête et j'aimerais que tu m'aides à le désinfecter en rentrant parce que je suis une grosse poule mouillée et aussi parce que c'est au visage alors j'ai peur et je veux un calin. Bonjour au fait." 


Mon mari étant un homme adorable, il s'est exécuté et à mon arrivée m'attendaient une tasse de Caro et des compresses prêtes à être dégainées avec du produit qui soit-disant ne pique pas mais tue les bébêtes toutes petites.


J'avais pris le temps de m'apprêter avant de rentrer de la piscine.
J'avais pas trop envie qu'il pose la chose sur ma tronche en fait, enfin intellectuellement si mais en pratique pas vraiment.



Nan ça me fout les jetons... Aaaah tu as touchée ma plaie, vilain garçon.


J'avoue que j'étais cependant contente qu'il le fasse, au fond. Malheureusement il m'a aussi dit qu'il jugeait mon trou au front un peu trop profond pour ne pas aller consulter un médecin. Dômeu a même immédiatement joint le geste à la parole et est  allé chercher le numéro du cabinet près de chez nous, où j'ai téléphoné histoire de conserver un minimum d'autonomie. On m'a dit de venir tout de suite. Gloups, et mon petit déj ? Pof dans mon sac.


Certes, nous n'étions pas en bateau. Dômeu je ne te ferai pas le coup de Pocahontas dans Pocahontas 2 - spoiler alert.

 Dômeu, en digne chevalier servant de la chochotte blessée, a enfilé un jean sous son pyjama qui fort heureusement est un t-shirt présentable, et nous sommes allés en trottinant au cabinet où la secrétaire du médecin nous a accueilli avec des questions classiques, notamment "Avez-vous la tête qui tourne ?", ce à quoi j'ai répondu "Non mais je n'ai pas encore mangé" avant d'engouffrer une pomme sous ses yeux. Elle nous a installés en salle de soins pour attendre le médecin, désinfectant ma plaie de nouveau, mettant sous mes yeux son badge avec son nom... "Sans souci". Cela ne s'invente pas.


Ensuite le médecin est arrivé, musclé et moulé dans son polo sportif, et heureusement moins imposteur que Barney Stinson. Il a examiné ma plaie et m'a dit que ça pourrait guérir comme ça mais qu'avec deux points de suture à faire à l'hosto la réparation serait plus rapide et la cicatrice moins moche et étendue.



 Elle a presque la même blessure que moi, en moins grand et du mauvais côté. En outre elle réfléchit.

J'ai brièvement réfléchi. Certes, mon front est assez grand pour accueillir des tas de cicatrices sans pousser mes taches de rousseur à l'exode. Et des points de suture, ça fait mal. Mais je suis courageuse et raisonnable.
Alors, j'ai laissé Dômeu me mettre dans le bon bus direction les urgences.


Photo piquée ici. Ceci est vraiment le DRK Westend.

J'ai débarqué au bout d'un quart d'heure dans un hôpital en briques rouges, riche en verdure et en oiseaux chantant. Les urgences étaient dans un bâtiment moins charmant, certes, mais j'ai eu la chance d'arriver dans une salle d'attente vide où j'ai juste eu le temps de voir qu'un magazine s'inquiétait que Charlotte Grimaldi était allée seule à une fête à Monaco, et que le journaliste se demandait ce que faisait Gad - moi je sais qu'il cherchait Brian.


J'étais apprêtée, je vous l'ai dit.

Placée en salle de soins par une sympathique aide-soignante, je me suis trouvée seule avec mes pensées sans revue à feuilleter, alors j'ai fini par m'allonger et fermer les yeux, écoutant vaguement les passages de brancards dans le couloir. 

Je suis dans une humeur médecins imposteurs alors même que j'ai été très bien prise en charge.

Le médecin qui est alors arrivé a eu l'air surpris de me voir ainsi. Lui, c'était le grand frère que j'aurais aimé avoir si je n'étais pas l'aînée. Il m'a parlé très calmement et patiemment même si j'avais encore du mal à expliquer l'origine de ma blessure. 

Non non je vais vraiment nager  le matin.

Ah oui je ne vous l'ai pas dit non plus... J'ai simplement eu le malheur d'être en train de doubler une nageuse quand un nageur venant d'en face a choisi de doubler aussi sans regarder devant lui. Je l'ai vu, j'ai fait un écart, il ne m'a pas vue, et a abattu son bras sur ma tronche, avant de s'excuser poliment. J'ai été sonnée mais me suis dit que je m'en sortirais avec un bleu ou une bosse à découvrir en sortant de l'eau quelques longueurs plus tard. Que nenni, ai-je vu en retirant mon bonnet dans les douches, attirant autour de moi toutes les femmes plutôt âgées et nues qui m'ont plainte et donné un pansement. Je ne sais pas comment on peut s'ouvrir la tête comme ça, je me demande si le nageur avait des palmes de main ou sa clé de casier au poignet... En tout cas je ne savais pas dire "collision" en Allemand donc mon explication était toujours hésitante. 

Je devais avoir l'air aussi ridicule même si j'étais docile.

Il m'a également demandé si j'étais vaccinée contre le tétanos, ce à quoi j'ai dit oui - merci à mon Papa pour sa vigilance. Je pense que l'urgentiste a douté de la véracité de mes propos quand je me suis mise à contracter tous les muscles de mon corps dès qu'il approchait de moi une seringue ou une aiguille. Je sais, c'est bête, j'ai toujours un peu peur, sans savoir de quoi, mais je ne m'enfuis pas.

 En effet je ne suis pas enceinte, je n'avais pas de fleurs, et mon prince était chez moi. Mais je sortais de l'hôpital, alors c'est dans le thème.

Finalement, avec l'anesthésie magique j'ai très peu souffert. Une heure et demi après mon arrivée, j'ai repris le bus avec un nouveau pansement propret, plutôt rassurée, et toujours persuadée que le sport, si si, c'est bon pour la santé.


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