vendredi 4 avril 2014

Die Hebamme (La sage-femme)

Pas de fausse surprise, je n'ai pas actuellement besoin des services d'une sage-femme. Dommage, ça ferait ptêt un canon avec la gamine braillarde de l'appart d'un côté - ce dommage est ironique car la présence d'un mur entre ces cris et nous est tout sauf désagréable. 

Cette note concerne un film pour la télé que Dômeu a classé comme film digne de France 3 mais dont il a heureusement accepté de m'acheter le DVD pour m'occuper alors qu'il était à un concert à la Philarmonie. Ouais, nous sommes un couple légèrement mal assorti en ce qui concerne le niveau de culture. Pas grave, Dômeu a eu sa dose de belle musique et moi d'émotions. Même que ça m'a fait réfléchir, ce film.

Avec moi, partez vers le XVIIIe siècle, version glauque. J'en connais une qui n'a pas intérêt à lire la suite si elle ne veut pas conforter son image de moi comme adepte du glauque. Même si c'est du glauque à l'eau de rose aussi.



Le film sorti très récemment est une adapation d'un roman du même nom écrit par Kerstin Cantz. Il nous conte l'histoire de la jeune Gesa, jouée par la célèbre Josefine Preuß de Türkisch für Anfänger. [Au passage les amis, Alt 225 a changé ma vie.] Pour une raison que... je n'ignore pas, Dômeu se méfie des films où jouent les acteurs de la série. Rassurez-vous, ici on n'a certes pas un chef-d'oeuvre mais pas non plus un navet. Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde.

Gesa quitte son petit village pour une grande ville après la mort de sa maman sage-femme l'envoyant s'y former, en lui donnant l'adresse d'une soit-disant vieille amie maïeuticienne elle aussi, qui refuse de se charger de l'éducation de la jeune femme et la dirige vers une clinique un peu particulière qui certes enseigne l'art d'accoucher, mais en faisant en même temps de la recherche sur les femmes enceintes hospitalisées là en raison d'une grossesse non honorable, hors mariage par exemple, laissant entre autres les étudiants essayer chacun leur tour de retourner le bébé mal placé, certes avec des mains graissées pour que ça passe bien, mais sans trop de considération de la souffrance et de la santé du bébé et de sa génitrice. Voilà pour le glauque, alors même que je n'évoque pas la question de l'hygiène qui m'a légèrement turlupinée. Et voilà pour la réflexion aussi : franchement, revoir la situation de la femme à l'époque, entre droit de cuissage, avortements artisanaux qu'on ne souhaite à aucune Espagnole et accouchements pas encore bien médicalisés... ça me rend assez contente de vivre là où et quand je vis. Même l'appart d'à côté avec la petite à forte voix semble être un paradis en comparaison.


Oui, elle a bobo.  Oui, la gentille Gesa est inquiète.
Gesa se révolte un peu quand une accouchée manque de lui crever dans les bras, ça fait déjà d'elle une héroïne intéressante à suivre. Mais on ne crée pas un film palpitant rien qu'avec ça. Il manque encore deux éléments : du criiime et de l'amouuur. Le réalisateur a pu cependant faire des croix sur sa liste en introduisant une série de suicides assez inquiétants dans la ville, dont les victimes atterrissent sur la table d'examen d'un scientifique charmant qui par hasard bosse à la maternité et n'est pas indifférent à la jeune Gesa - et vice versa, youhou. Vous avez compris, criiime et amouuur ne manquent pas à l'appel. 




A votre avis, qui est le charmant scientifique dont je parle ? Attention au mot charmant, c'est un indice de taille.

Je suis d'accord, les Berlinales ne couronneront sans doute pas ce film. Mais je ne peux que saluer un scénario bien mené, bien ficelé même si on peut deviner des choses, ptêt même plutôt parce qu'on peut deviner des choses parce qu'on se sent toujours intelligent donc heureux quand on comprend qui est le gros méchant de service avant l'annonce officielle, supplice de la roue en prime. Non ? 

En outre, à part quelques effets visuels étranges entre certaines séquences, à la Word Art qui bouge, j'ai trouvé le film bien tourné, l'ambiance Dickens étant bien rendue - pour moi ambiance Dickens ça veut dire contrastes de couleurs entre le très sombre et le très coloré comme dans le chouette Nicholas Nickelby, critique cinéma hors pair que je suis.


Autre devinette tellement difficile que je ne vous donnerai pas la réponse ici : à votre avis, laquelle de ces deux étudiantes est la plus avancée et libérée, côté calins appuyés avec son amoureux ? Hum.


J'ai eu peur aussi, mais pas trop parce que j'ai du mal à compartimenter les différents films des acteurs et que je pensais donc qu'en cas de souci Josefine Preuß n'avait qu'à aller faire un gros calin à Cem. Veinarde.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire