mercredi 3 juillet 2013

Infamous Third Reich Sites

Quand la Nantaise est venue à Berlin, je lui ai demandé ce qu'elle souhaitait voir, elle m'a notamment parlé du devoir de mémoire, nous y avons obéi en suivant une promenade guidée dans Berlin sur le thème du IIIe Reich, proposé par Berlin Walks, en anglais. Arrivées au point de rdv nous avons eu légèrement peur en voyant que nous étions une trentaine de personnes pour un seul guide à la voix, nous a-t-il dit, un peu cassée, mais finalement il a su nous porter en pensée vers une sombre époque, grâce à quelques vestiges, de nombreuses histoires et des photos imprimées.


Photos de la Nantaise, merci ! L'actuel ministère des finances, ancien lieu de travail... d'Himmler.

On s'en doute, il ne reste pas beaucoup de bâtiments du IIIe Reich dans Berlin, beaucoup ont été détruits au moment de la prise de Berlin par les Soviétiques et dans les années qui ont suivi, personne ne souhaitant garder sous les yeux de tels souvenirs, une telle honte. Dans beaucoup d'endroits, notre guide a seulement pu nous dire qu'ici ou là trônait le ministère de la propagande autrefois, par exemple - ministère de la propagande et de l'éclairement du peuple, pardon. Notre imagination a donc dû travailler pour nous représenter l'allure que devait avoir la Wilhelmstrasse à l'époque, avec des bâtiments du pouvoir un peu partout, notamment la première chancellerie.

Malgré tout, certains bâtiments sont encore debout. Selon lui, lors des bombardements, ce sont les incendies qui détruisaient vraiment les immeubles bombardées, or ceux du régime étaient alors vite protégées. Nous avons ainsi vu l'actuel ministère des finances, autrefois ministère de l'armée, enfin QG d'Himmler quoi, avec à côté les fondations de la Gestapo, déterrées par des étudiants, accueillant maintenant une exposition (Topographie des Terrors) extérieure et son approfondissement à l'intérieur, sur le thème 1933-1945, de la prise du pouvoir par les Nazis à la fin de la guerre, donc, avec toutes les horreurs qui vont avec, contre les opposants, les Juifs, puis toute l'Europe. Après le tour j'étais fatiguée mais je suis reconnaissante à la Nantaise de nous avoir faire revenir sur les lieux pour lire les panneaux dehors, ils sont bien conçus.


Des restes du bâtiment de la Gestapo

Notre guide nous a raconté sa vie au début de la visite, pour faire de la pub pour ses bouquins sans doute mais aussi et surtout pour souligner qu'il a beau être américain, il connaît son sujet, il se passionne pour l'histoire et a été marié à deux Allemandes, la seconde étant toujours son épouse. Il ne nous a dit qu'à la fin qu'il était Juif, et à ce moment-là il a aussi fait la quête pour Médecins sans frontières en précisant que Berlin Walks n'encourage pas les pourboires, bizarre comme méthode de récolte de fonds.

Mis à part ceci, il était chouette ce guide, nous contant avec brio les tristes destins d'opposants au régime. Certains étaient relâchés de la prison de la Gestapo pour qu'ils puissent dire aux autres les horreurs qu'on y subissait, histoire de décourager les troupes. Parmi les personnes libérées, je me souviens d'un homme présenté dans l'expo, qui s'est suicidé par peur d'être arrêté de nouveau...

En plus drôle, il nous a raconté la question la plus bête qu'on lui ait jamais posée. A l'endroit où se situait la Gestapo il y a un musée, réouvert pendant que Berlin était séparée en deux, et comme la porte principale donnait sur le mur, c'est la porte de derrière qui a été utilisée. Une Américaine lui a demandé... si la Gestapo n'avait pas le même problème avec les entrées. No comment.

Des traces de balles près de l'ancien bâtiment de la Gestapo

A la fin de la promenade, nous nous sommes rendus près de là où se situait l'ancienne chancellerie, sur les lieux de l'ancien bunker d'Hitler, disparu évidemment. Là où les Goebbels se sont suicidés avec leurs enfants, et là où Hitler et Eva Braun ont également mis fin à leurs jours - ouais, faut pas croire qu'ils sont partis bronzer et boire des Tequila Sunrise en Amérique du Sud. Autour d'eux Berlin était en train d'être repris par les Soviétiques. Cela me fait drôle d'imaginer cette période, où la guerre s'est terminée, le gros méchant est mort, tout ne s'est pas arrangé d'un coup mais les Nazis avaient perdu. Je ne saurais pas décrire pourquoi ça me fait drôle, mais je trouve important de penser à tout cela, comme la Nantaise l'a dit, le devoir de mémoire et tout et tout.

Pour finir, dans la série des mémoriaux pieds-de-nez, après celui de l'Holocauste à Varsovie, celui des Soviétiques dans le quartier de Treptow, que je suis allée voir le lendemain à vélo après le départ de la Nantaise, s'est notamment servi du marbre rouge qui recouvrait le sol du couloir d'Hitler dans la seconde chancellerie. Encore une fois, pan dans les dents.

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