mardi 19 mars 2013

Notaufnahmelager Marienfeld (centre d'accueil d'urgence de Marienfeld)

Fidèles à ce qui est presque devenu une tradition, nous avons fait du tourisme dimanche dernier, dans l'idée de continuer à nous cultiver sur notre pays d'accueil et son histoire. Grâce à une annonce dans un journal de rue, nous avons découvert l'existence d'un musée situé dans l'ancien centre d'accueil de Marienfeld où transitaient les réfugiés de RDA afin d'être intégrés à la RFA. Cela a attisé notre curiosité, puisque ça nous a fait penser aux centres du même type en Corée du Sud pour les réfugiés de Corée du Nord. Et comme le site indiquait une visite guidée tous les dimanches à 15h, nous nous sommes mis en route sitôt notre poêlée de champignons avalée.



Le centre d'accueil en question est au Sud de Berlin, très loin de chez nous, heureusement nous étions deux et en plus armés d'un journal bien épais à se partager. Nous sommes arrivés trop tôt à cause de moi, ce qui nous a cependant assez heureusement donné le temps de visiter l'expo temporaire, sur le rachat de prisonniers politiques dans laquelle étaient présentés les destins de quelques opposants s'étant retrouvés à l'Ouest en étant rachetés par la république Fédérale à la RDA. Nous avons vu la corrélation entre libération de ce type de prisonniers et livraison de marchandises à l'Est par l'Ouest, et appris que les prisonniers se devaient de ne pas être trop pouilleux en arrivant à l'Ouest, pour ne pas donner une mauvaise image de la RDA - ça me fait bien rire parce qu'un opposant ne vantera pas les mérites du régime quoi.

Ensuite, nous sommes allés attendre le guide... qui n'avait que nous à guider ! Une chance pour nous, il a adapté son propos à nous - faisant attention à sa vitesse d'élocution, et ne s'offusquant pas du fait que nous ne connaissions aucun des personnages célèbres ayant fui l'Allemagne de l'Est - et a pu répondre à toutes nos questions. Vraiment, une visite guidée, c'est beaucoup mieux que lire des petites affiches. Je dois avouer que sans visite guidée, je suis bien plus flemmarde, moins curieuse.

L'expo est organisée autour du parcours des réfugiés : pourquoi quitter la RDA, comment la quitter (vachement plus dur une fois le mur construit : le flux de migrant est alors divisé par 10, ce qui montre également que le mur était tout de même quelque peu poreux), comment être accepté en RFA (après un long processus administratif de plusieurs semaines impliquant notamment des entretiens avec des alliés occidentaux pour chiper des infos sur la RDA et vérifier que le réfugié n'est pas un espion), comment vivre dans le centre (chichement, même si beaucoup de dons étaient faits, et dans la méfiance, les autres pouvant être voleurs ou espions !). Le tout avec quelques destins concrets, comme cette petite fille traumatisée de voir sa mère éventrer sa peluche préférée une fois arrivée à l'Ouest... pour y récupérer les billets qu'elle y avait cachés.

En tout, la RDA aura perdu 4 millions de citoyens à la RFA, donc un tiers a transité par ce centre. Quelques centaines de milliers de gens ont suivi le chemin inverse, de la RFA vers la RDA donc, principalement pour retrouver des proches, ou d'anciens de l'est incapables de s'adapter à la RFA, ou, plus rarement, par idéologie. En parlant d'idéologie, la propagande de RDA a bien utilisé les quelques migrants vers son pays ! Pour en finir avec les chiffres, 4 millions de personnes, c'était le quart de la population est-allemande de l'époque...

Les réfugiés étaient le plus souvent acceptés, surtout une fois le boom économique ouest-allemand commencé, et envoyés dans un des Bundesländer occidentaux. Et même avant, les réfugiés refusés n'étaient pas renvoyé en RDA, merci pour eux, ils devaient juste rester plus ou moins légalement dans Berlin-Ouest et vivoter en attendant une deuxième réponse positive ou rencontre un(e) prince(sse) charmant(e) de la bonne nationalité.

Ce centre devait être un drôle d'endroit quand il servait à recevoir ces réfugiés, tant la méfiance vis-à-vis d'éventuels espions était grande, et tant la séparation d'un pays en deux devait être éprouvante. Maintenant, il accueille des immigrés dont on est en train de vérifier s'ils peuvent accéder au statut de réfugié. Il reste donc un lieu de passage.

Après cette intéressante visite, nous sommes repartis vers le S-Bahn, mais avons été arrêtés en chemin, voici un beau hors-sujet avec spéciale cace-dédi à Déb !


Hé oui, nous avons croisé un écureuil, j'étais folle de joie, et Dômeu a su immortaliser cette rencontre.


Le petit animal aux cris trop mignons est monté plus haut dans son arbre, nous observant bien.


Nous avons ainsi eu tout le temps de l'admirer... Et de rater notre S-Bahn, mais attendre 10 minutes dans le froid, c'est un prix raisonnable pour voir une telle boule de poils.  
   

À noter, l'expo temporaire et l'expo permanente sont toutes deux libres d'accès, seule la visite guidée est payante, 2€50 en tarif normal, 1€50 en tarif réduit, pas la mer à boire donc.

2 commentaires:

  1. Yeah!! Et bonne nouvelle je vais bientot recevoir mon zoom! Jai beau en voir 10 par jour, je mextasie toujours autant! Et vous avez de la chance, on en a pas des roux nous! Les petits cris tout mignons sont des hurlement de detresse. Fait gaffe c'est cardiaques ces petites betes!

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  2. Hé tu vas nous faire culpabiliser. Mais il n'avait qu'à grimper plus vite mouah ah ah. Sérieusement une fois à Sarzeau en courant j'ai trouvé un écureuil trop bête : je fuis en grimpant à un arbre, je monte, je regarde, oh elle est encore là cette dame inquiétante, je monte un peu, je regarde, etc. =D

    Promis je ferai gaffe aux écureuils. En plus ça me plaît qu'ils soient sauvages, je trouve ça plus sain que les écureuils gris de Londres qui limitent viennent voir dans tes poches si t'as de la bouffe pour eux.

    Vivement tes photos d'écureuils ! Ah et aussi, j'avais peur que tu rates la dédicace ! :o)

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